Tong Cuong et Comolli écartés de la tête de l'ASSE
les délégations du directeur général et du directeur sportif leur sont retirées. On leur reproche les mauvais résultats. Un Conseil de surveillance représentant les actionnaires et un directoire pour l'opérationnel vont être mis en place. Les noms de Willy Sagnol mais aussi Patrick Guillou circulent...
Un club de football, ce n'est pas une entreprise comme une autre. Pour ne pas l'avoir compris, Vincent Tong Cuong va perdre la direction générale de l'ASSE et entraîner dans sa chute le directeur sportif Damien Comolli qu'il a fait revenir. Ils ne sont pas licenciés mais leur délégation leur est retirée.
Les actionnaires les estiment responsables du fiasco sportif. Nous avions écrit avant même le retrait d'Alain Perrin qu'on voyait mal comment ils pourraient surmonter ce nouvel échec, ne pas assumer un énième changement d'entraîneur. Si Élie Baup est parti, c'était déjà parce qu'il était en désaccord avec Tong Cuong et réclamait le pouvoir sportif. Suivit Ivan Hasek remercié au bout de douze mois mais qui avait compris au bout de trois, puis Laurent Roussey, en procès avec le club. Et enfin Perrin.
À force de faire sauter les fusibles, il a bien fallu aller voir d'où provenait la surtension. C'est ce qu'a fait Bernard Caïazzo qui a frappé sur la table après le match décevant de l'équipe de Christophe Galtier à Lens.
Le turnover de l'encadrement a un coût. Si le directeur général de l'ASSE a toujours été cité en exemple pour sa gestion, son image est écornée par les indemnités à verser aux entraîneurs qui se succèdent. Près de six millions au total, c'est ce qui manque à Saint-Étienne Métropole pour équilibrer son budget. Difficile à faire passer auprès des élus, des sponsors et des supporters.
On touche là un autre grief adressé à la direction des Verts qui se sont coupés de leur public et partenaires par une communication faite en dépit du bon sens stéphanois. Plusieurs fois Bernard Caïazzo a tiré le signal d'alarme sans que les promesses soient suivies dans les faits. Pour Comolli, le premier moyen de communiquer était le site officiel du club, une idée de Vincent Tong Cuong, jamais ainsi sur le devant de la scène.
Souvent il a été reproché à ce dernier de ne pas habiter dans la Loire mais dans la région lyonnaise. Au-delà de la rivalité géographique, il y avait un sentiment d'incompréhension y compris en interne. L'impression qu'il était installé dans une tour d'ivoire, un étage fermé même aux sportifs, avait poussé Roussey à se réfugier, lui, dans le bâtiment abritant le vestiaire. Le club était coupé en deux.
Le retour de Comolli aurait dû recréer un lien. Mais le nœud était fragile malgré les belles déclarations. Il céda, comme prévu... quand le directeur sportif apporta son soutien à Alain Perrin remercié trois jours plus tard. Ce dernier avait-il eu d'ailleurs tous les moyens souhaités pour réussir sa saison ? Doit-on rappeler l'arrivée tardive de Sanogo et Bergessio, l'absence d'un latéral gauche ?
Le recrutement est l'autre pan du dossier. Abriel et Leroy auraient-ils pu signer à l'ASSE ? Ces pistes n'auraient pas vraiment été creusées et on attend toujours un remplaçant à Feindouno dont le transfert a permis d'équilibrer les comptes mais a déséquilibré le groupe. Bernard Caïazzo s'est aussi interrogé sur le départ de Machado. Il aurait pu le faire pour celui de Guarin, un autre jeune pour lequel on n'a pas eu beaucoup de patience.
Sans doute Vincent Tong Cuong aura-t-il des arguments à faire valoir pour toutes ces prises de décisions. Il n'en reste pas moins que les résultats sont désastreux avec pourtant le cinquième budget de la L1. Les actionnaires attendaient mieux. Les supporters aussi. Ils ne pouvaient pas rester les seuls à payer les erreurs commises.
Didier Bigard
Un directoire et peut-être Sagnol
Sous quelle forme s'effectuera la mise en retrait de Tong Cuong et Comolli de la direction du club ? On imagine mal qu'ils acceptent d'être placés sous tutelle. Ce sera le cas avec la structure qui va être mise en place, un Conseil de surveillance représentant les actionnaires et un directoire pour l'opérationnel. Selon nos informations, Bernard Caïazzo sera président de la première entité et Roland Romeyer, président du Directoire. Restera à désigner la composition de son équipe.
Celle-ci pourrait voir arriver Willy Sagnol mais aussi Patrick Guillou. La volonté de Bernard Caïazzo est de « réaliser l'union sacrée… D'enterrer la hache de guerre, de respecter chacun, s'il aime le club ».
Se posera également le problème de l'encadrement sportif. Galtier restera-t-il à la tête de l'équipe ? Luis Fernandez reste une option. Enfin il faudra songer à renforcer l'équipe et vite. Pour l'heure seule la défense enregistre une arrivée, celle de Diakhaté dont Bernard Caïazzo a appris la concrétisation sur le site de l'ASSE ! Un autre reproche fait au duo Tong Cuong - Comolli.